Mons : Les crises ont eu raison du commerce de Rémy Pin, qui a déposé le bilan

Rémy, «Champion du boudin» depuis 40 ans à Mons, est en faillite: Luminus lui réclamait 38.000 euros de régularisation, «C’est terminé pour moi…»

Être indépendant n’est pas chose aisée. Cette année, la crise énergétique les a durement frappés et certains y ont laissé des plumes. D’autres ont même dû jeter l’éponge. C’est le cas de Rémy Pin, fabricant de boudin depuis 40 ans à Mons. « C’en est fini pour moi», déclare-t-il. Après des décennies de savoir-faire et un sacre international, son entreprise ferme. « Je n’ai plus rien à mettre en valeur, c’est juste terminé ». Les raisons de cette faillite sont nombreuses et externes à Rémy Pin.

Le Covid

Comme pour de nombreux indépendants avant lui, la crise sanitaire a malheureusement eu des conséquences. « Cela nous a tués une première fois », indique Rémy. Ont suivi d’autres crises, notamment celle de l’énergie.

D’ailleurs, Luminus réclamait plus de 38.000 euros de régularisation à notre indépendant. « Ma société est une grande consommatrice d’énergie. Pour fabriquer ma charcuterie, j’ai besoin de beaucoup d’eau et d’électricité. J’utilise également plusieurs frigos pour laisser au frais les aliments à une température bien définie», nous avait-il expliqué.

Il avait alors 6 mois pour épurer cette dette et trouver des solutions. « Évidemment, ça n’a rien arrangé à notre situation. J’ai dû chercher dans mes deniers personnels », indique Rémy Pin.

La grève Delhaize

Mais Rémy Pin n’était pas au bout de ses peines puisque son plus gros client, Delhaize, connaît une longue crise sociale. De nombreux magasins sont restés fermés un long moment. « C’était la crise de trop. Ils représentent 80 % de mon chiffre d’affaires. Sans eux, c’est mon personnel au chômage. Cela ne pouvait plus continuer ».

Malgré un retour relativement à la normale, le trou est trop grand à combler. La décision de Rémy Pin est prise : le bilan est déposé.

Le commerçant ne veut plus continuer l’aventure d’indépendant. « On nous écrase tout le temps en Belgique. Être indépendant est difficile, c’est tout pour moi », conclut tristement Rémy Pin.