WeWork : vers une faillite imminente du prince déchu du coworking.
Autrefois valorisée à 47 milliards de dollars, WeWork, la start-up emblématique des espaces de travail partagés, est acculée de dettes depuis plusieurs années et serait cette fois sur le point de déposer le bilan. Une dégringolade illustrant une fois de plus le défi des start-ups à transformer des fonds colossaux en succès durables..
L’argent appelle l’argent ? Quand on regarde l’histoire de WeWork, on pourrait presque commencer à en douter. Autrefois valorisée à 47 milliards de dollars, le spécialiste des bureaux partagés en est à présent au dépôt de bilan. L’information a été rapportée par des personnes au fait de l’affaire et relayée par le Wall Street Journal le 31 octobre 2023.
Sous la protection du Chapitre 11
La situation est due à des impayés et WeWork serait en discussion avec ses créanciers, ces derniers lui octroyant « sept jours supplémentaires pour négocier avec les parties prenantes avant qu’un défaut de paiement ne soit enclenché », explique l’article.
La start-up new-yorkaise envisagerait alors de se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites dès la semaine prochaine. Cette dernière permet de conserver la propriété de tous ses actifs, de s’opposer aux exigences des créanciers, de différer les échéances de paiement et même de faire diminuer le montant de sa dette. En échange, WeWork devra informer de façon détaillée le juge des faillites du déroulement de la situation.
WeWork a fléchit en même temps que le flex office
Avec 762 espaces de travail répartis dans 38 pays et 150 villes (souvent dans les quartiers très prisés) WeWork est très rapidement devenu le leader du flex office, et par la même le chouchou du capital-risque, soutenu par des géants comme Softbank.
La société a réuni plusieurs milliards de dollars d’investissement basés sur un pari : les espaces partagés, qui permettent de faire des économies de temps et d’argent, seront bientôt la norme dans le monde professionnel. Cette expansion effrénée a entraîné des coûts énormes exacerbés par une gestion interne défaillante et couplée à une concurrence de plus en plus rude.
En parallèle, plus les mois ont passé, plus ce qui paraissait être une révolution inéluctable a fini par se tasser, patrons et salariés comprenant finalement l’importance d’un écosystème de travail collectif.
Un bilan financier désastreux
WeWork a alors accumulé des dettes. Et si l’entreprise avait déjà frôlé la faillite en 2019, et congédié au passage 20% de ses salariés, pas sûr qu’elle y échappe cette fois. En 2023, 700 millions de dollars de dette ont été enregistrés sur les six premiers mois et la valorisation en bourse de la société a chuté de 96%