La librairie-papeterie Wagelmans à Visé en faillite

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Publié par Faillitimmo on 28 septembre 2024
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La librairie-papeterie Wagelmans à Visé en faillite

C’est la fin d’une véritable institution dans la Cité de l’Oie. La librairie-papeterie Wagelmans a cessé ses activités définitivement. Marc Wagelmans, pensionné indépendant, a donné de son temps gratuitement, ce qui lui a coûté 7.000€ en lois sociales !

Véritable institution à Visé et dans toute la Basse-Meuse, la librairie-papeterie-maroquinerie Wagelmans avenue du Pont à Visé a fermé définitivement ses portes la semaine dernière. Au grand dam de l’exploitant, Marc Wagelmans.

« Mon arrière-grand-père était comptable à la Sucrerie de Gingelom. Puis, il est venu travailler dans une sucrerie à Visé. Son fils et donc mon grand-père cordonnier, a, lui, ouvert une maroquinerie et une papeterie à Visé en 1910. Mon oncle est parti à la guerre 14-18 et ma tante avait juré que s’il revenait vivant, elle rentrerait au couvent et elle l’a fait ! Cela témoigne du caractère des Wagelmans », rappelle Marc Wagelmans.

Une tradition familiale

« Mon père a été orphelin à 14 ans et a arrêté ses études pour s’occuper de la papeterie. Son frère est devenu curé et son autre frère a fait ses études de droit. Après la guerre, on a reconstruit la rue du Pont 20 mètres plus loin. Pendant cette reconstruction, la papeterie était installée sur la place.

Ensuite, les activités se sont développées et mon père a créé une imprimerie derrière la papeterie avant de construire une nouvelle imprimerie avec la poutrelle du pavillon des Transports de l’Expo universelle de 1958, route de Maestricht. Une imprimerie qui réalisait notamment des cartes de visite et un journal visétois. Ma maman s’occupait de la papeterie et mon papa de l’imprimerie », raconte Marc Wagelmans.

« Mes parents ont réalisé de grosses transformations à la librairie-papeterie en 1972-73 pendant que j’étais en Angleterre. J’ai suivi mes études primaires et secondaires à Visé au Collège Saint-Hadelin. Puis, je suis allé à Louvain : quatre ans en sciences économiques appliquées puis un an de licence en gestion et administration puis six mois à l’Institut économique et social des Classes moyennes, puis trois mois en Angleterre (et je parlais anglais). Après mes études, j’ai effectué mon service militaire et j’ai repris la librairie-papeterie. Ma maman a ajouté les sacs par la suite », se souvient-il.

« Je me suis aussi occupé de « Visé Magazine » pendant quatre ans. On imprimait 340 pages sur un an, et même 650 pages quand je suis parti le 1er janvier 1979. J’ai accueilli le studio de Radio Contact Basse-Meuse avec Guy Jolly pour promouvoir les activités et les commerces. J’ai aussi créé Festivisé et j’ai été un membre actif du comité du Commerce visétois avant d’en devenir le président.

Je me souviens que nous avions réalisé une enquête sur la nouvelle place Reine Astrid à Visé. Nous avons reçu 3500 réponses et pas 10 d’entre elles réclamaient la suppression des parkings. 56 places ont disparu. Les travaux d’aménagement de la place ont duré deux ans et c’est devenu un désert. C’est une erreur monumentale ! Quelle honte ! Ces travaux ont tué des commerces. Et il n’y a toujours pas d’eau dans la fontaine alors que c’était prévu depuis des mois ! », dénonce Marc Wagelmans.

Le covid et les travaux

« Après 50 ans de service dans l’entreprise où mes parents ont mis tout leur courage et tout leur savoir-faire, j’ai le sentiment du devoir accompli. Hélas, il y a eu la crise du covid, le commerce sur internet et les travaux de la place. Une fin tragique provoquée par des incapables, plus intéressés qu’intéressants à la direction de la cité.

Pensionné à l’âge de 65 ans, j’ai continué à oeuvrer gratuitement pendant 11 ans pour le commerce qui m’avait été confié par mes parents et malgré bien des vicissitudes causées par la famille. Cela m’a coûté 7.000€ (4.000€ en lois sociales et 3.000€ à l’Inasti) payés à l’État voleur : payer pour travailler, c’est le sort de l’indépendant ! Tout est clair ! Tout est net, aucun souci avec le fisc. Respect d’un système qui m’a détruit mais l’âme en paix… Mon leitmotiv : travailler ! Et j’ai toujours travaillé pour l’image de ma ville de Visé », se félicite-t-il.

Aujourd’hui, le curateur a pris le contrôle et c’est lui qui enverra les factures à la fin du mois et qui versera l’argent sur un compte. « Je suis totalement déchiré et en pleurs devant tant de sympathie et de centaines de messages de soutien. Merci du fond du coeur à la clientèle restée fidèle malgré l’impossibilité de circuler convenablement durant deux ans dans cette ville jadis si accueillante », conclut Marc Wagelmans.

J’ai travaillé 11 ans gratuitement après avoir été pensionné et j’ai dû payer 7.000€ de lois sociales

Marc Wagelmans, Commerçant indépendant

Voir aussi : 20/09/2024 – Le fabricant américain Tupperware a lancé une procédure de faillite
Source : Sudinfo

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