Les faillites dans la construction ont augmenté de 21% en Belgique cette année

Les faillites dans la construction ont augmenté de 21% depuis le début de l’année. Le secteur plaide pour une extension de la TVA réduite et un assouplissement de l’obligation de rénovation.

Le secteur de la construction file un mauvais coton. Les derniers chiffres concernant les faillites sont alarmants. D’après l’assureur-crédit Allianz Trade, sur un an, entre janvier et août 2024, les faillites ont augmenté de 20% en Allemagne, de 31% en France, de 35% en Italie et en Suède. En Belgique, l’augmentation est de 21%.

Situation fragile et précaire

Même constat alarmant chez Bouwunie, la fédération de la construction en Flandre, qui relève 1.945 faillites de janvier à septembre, soit une progression de 22% par rapport à la même période de 2023, qui était déjà une année record.

Rien qu’en septembre 2024, 306 entreprises du secteur de la construction ont fait faillite en Belgique. La plupart des entreprises de construction travaillent sous le seuil de rentabilité ou à perte.

Selon Johan Geeroms, d’Allianz Trade Benelux, la construction est l’un des trois secteurs les plus touchés par les faillites. « Il s’agit souvent d’entreprises avec un capital très élevé qui connaissent des retards, soit parce que les paiements tardent à arriver, soit parce que la réalisation des projets est sans cesse retardée en raison de l’absence de permis, de l’opposition des riverains ou de recours. »

Si les analystes d’Allianz Trade prévoient un rebond prudent du secteur de la construction en 2025, la situation n’en reste pas moins fragile et précaire, selon Johan Geeroms. Entre autres en raison du resserrement des budgets publics (pour les logements et les infrastructures), des difficultés de trouver du personnel qualifié (dans les petites entreprises en tout cas), du vieillissement de la population et des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes.

Quelles solutions ?

Une baisse des taux d’intérêt et des coûts des matériaux pourrait soulager le secteur. Sauf qu’il faut en général six mois pour que l’industrie tire réellement profit d’une baisse des taux.

Chez Bouwunie, on plaide pour un assouplissement de l’obligation de rénovation imposée par la Région flamande. Les gens ont actuellement six ans pour rénover leur bien pour qu’il réponde au label énergétique D. Bouwunie voudrait porter ce délai à dix à 15 ans. Trop de personnes renoncent à leur projet de rénovation, faute de moyens.

Ce délai plus long devrait en revanche être lié à une exigence accrue sur la qualité de la rénovation effectuée. Il s’agit d’éviter les rénovations réalisées à la va-vite dans le seul objectif d’obtenir le label.

Bouwunie continue par ailleurs d’insister pour l’obtention d’un taux de TVA réduit sur les travaux de démolition et de reconstruction, y compris lorsque le bien est destiné à la vente. La fédération plaide également pour un taux de TVA réduit lorsqu’il s’agit d’une habitation neuve, mais d’un gabarit modeste.