Les ruptures de contrats pour cause de faillite ont explosé en 2024

Les ruptures involontaires de CDI ont triplé en 2024, atteignant 8,6 % contre 2,85 % en 2023, principalement en raison des faillites. La Wallonie est la plus touchée, selon Securex

Trois fois plus de contrats à durée indéterminée (CDI) ont été résiliés involontairement (donc par décision de l’employeur, pas du travailleur) pour cause de faillite d’entreprise en 2024, avec une proportion de 8,6 % contre 2,85 % en 2023, rapporte une étude du spécialiste RH Securex jeudi.

L’étude se base sur un échantillon de plus de 42.000 travailleurs belges employés par près de 8.000 entreprises du secteur privé, dans le portefeuille de clients de Securex.

D’après ses résultats, une proportion record de CDI a été rompue involontairement en 2024 : 5,64 % contre 5,39 % l’année précédente, le nombre le plus élevé depuis 2020. Cette progression a été alimentée par la hausse du nombre de faillites. D’après Statbel, 11.067 entreprises ont été déclarées en faillite en Belgique l’an dernier, un record en dix ans.

L’étude évoque d’ailleurs une tendance car le taux de départs involontaires était moins élevé même lors de la pandémie de coronavirus en 2020 (5,25 %).

« L’impact sur les départs des travailleurs a été moins perceptible immédiatement après la crise Covid grâce aux mesures de protection », analyse Frank Vander Sijpe, directeur « HR Trends & Insights » chez Securex. « Maintenant que ces mesures ont pris fin, l’impact de la crise actuelle devient de plus en plus évident. Il y a des chances que cette tendance se poursuive à court terme. »

Ce taux de départs involontaires est le plus élevé en Wallonie (6,9 %), devant la Région bruxelloise (6,17 %) et la Flandre, qui dépasse les 5 % pour la première fois (5,11 %).

Les taux de départ généraux, donc si on y ajoute les résiliations volontaires de contrat par le salarié, sont par contre restés stables : 17,76 % des CDI ont été rompus en 2024, contre 17,57 % un an auparavant.